Tout ce que la plupart des gens imaginent que le Yôga est, il ne l’est pas. Si vous demandiez à un ami bien informé d’écrire dix phrases différentes pour définir et classer le Yôga, il est très probable que sur dix, il se trompe… se trompera… sur les dix ! Mais ne soyez pas déçu : de nombreux pratiquants de Yôga commettraient des erreurs similaires. Préparez vous à de grandes révélations !
- Yôga.
- Le véritable Yôga, datant de plus de 2000 ans avant Jésus-Christ, n’était pas mystique.
- Le Yôga est une philosophie.
- Le Yôga ne sert pas à se calmer. Le Yôga donne de l’énergie !
- Il existe 108 types de Yôga reconnus en Inde. Certains proviennent de l’antiquité et beaucoup sont plus modernes.
- Le Yôga est strictement pratique.
- Le Yôga est dynamique. Il est beau. Il est fort.
- Le Yôga est destiné aux jeunes adultes.
- En Inde, le Yôga est destiné aux hommes.
- Le Yôga n’est pas une thérapie.
1) Yôga.
Yôga est un nom masculin, écrit avec Y – jamais avec i – accent circonflexe sur le ô.
Il se prononce avec un o fermé. En sanskrit, on doit prononcer yÔga avec l’accent de prononciation sur le ô et pas yôgA comme on l’entend en général.
2) Le véritable Yôga, datant de plus de 2000 ans avant J.-C., n’était pas mystique.
Le mysticisme est une déformation qui apparut environ 20 siècles après l’émergence de cette philosophie et de cette culture, et a atteint son apogée à l’époque médiévale.
Les perceptions et les états de conscience élargie, que nos techniques procurent effectivement, n’ont rien de surnaturel. Ce sont des phénomènes biologiques parfaitement naturels et à la portée de toute personne disciplinée.
3) Le Yôga est une philosophie.
Bien qu’elle produise des effets positifs significatifs sur la santé, cette discipline hindoue figure dans la catégorie “philosophie” mais pas “thérapie”, comme certains le supposent. La natation est également bénéfique pour la colonne vertébrale et pour l’asthme, mais elle est classée comme un sport, pas comme une thérapie.
Notre méthode apporte des résultats exceptionnels, car le praticien applique la Méthode DeROSE® dans son ensemble et pas seulement les techniques. En effet, les concepts de rééducation comportementale sont fondamentaux : bonnes relations humaines, bonnes manières, bonne alimentation, bons idéaux, bon environnement, bonne forme, etc… Il ne faut pas chercher cette philosophie quand on est malade, mais avant. N’oubliez pas : pratiquez le Yôga avant d’en avoir besoin.
4) Le Yôga ne sert pas à se calmer. Le Yôga donne de l’énergie !
Ne confondez pas réduire le stress et se calmer. Le karaté réduit aussi le stress, mais ne calme pas. Dans les textes anciens de l’Inde, le Yôga est associé aux concepts de force, de puissance et d’énergie, jamais au calme ni à la passivité. Une personne forte est en général plus sereine, car elle a confiance en sa force et n’a pas besoin de s’affirmer, par opposition à quelqu’un qui se sent menacé.
Le praticien ne doit pas être calme, mais fort et dynamique.
5) Il existe 108 types de Yôga reconnus en Inde. Certains proviennent de l’antiquité et beaucoup sont plus modernes.
Au XXIe siècle, ce nombre a augmenté de façon exponentielle, en raison de la créativité dans les pays occidentaux. Par contre, l’authenticité n’est pas toujours respectée. Certaines branches de cette philosophie sont légitimes, d’autres sont fausses ou déformées.
Les modalités de Yôga ne sont généralement pas compatibles entre elles. Celui qui pratique une branche ne doit pas la mélanger avec une autre. Il faut chercher celle à laquelle on s’identifie le plus, et s’y consacrer exclusivement, sans mélange. Celui qui met un pied dans chaque canoë ne navigue pas plus vite : il tombe à l’eau ! Tous les chemins mènent à Rome, mais on ne peut en prendre qu’un seul à la fois. Réfléchissez bien. Il est temps pour vous de décider si c’est le chemin que vous souhaitez suivre.
6) Le Yôga est strictement pratique.
Lorsque vous exécutez les techniques, c’est du Yôga. Lorsque vous en parlez, ce n’est pas du Yôga : vous parlez, vous ne faites pas. Toute la théorie que les auteurs mettent dans leurs livres ne représente qu’un ensemble de techniques, d’orientations pour la pratique, de règles, de terminologies, de commentaires, d’histoire, d’opinions personnelles, etc…
Le Yôga est la pratique. Son fondement théorique est appelé Sámkhya. L’étude, les tests et les examens sont nécessaires pour que vous sachiez ce que vous faites et que vous le fassiez comme vous le souhaitez. Vous devez savoir ce que vous faites et le faire de la bonne manière.
7) Le Yôga est dynamique. Il est beau. Il est fort.
Shiva, créateur du Yôga, était un danseur et a été immortalisé dans la mythologie sous le titre de Natarája (roi des danseurs). Ce que nous appelons aujourd’hui chorégraphie existait déjà à l’époque où l’homme primitif vénérait le soleil. Mais la quasi-totalité de cette tradition initiatique a été perdue, elle est aujourd’hui peu connue dans le monde et est pratiquement éteinte.
8) Le Yôga est destiné aux jeunes adultes.
Pas seulement chronologiquement, mais biologiquement jeunes. Cela donne un peu d’espoir aux plus matures, car, quel que soit son âge, un jeune peut être moins en forme qu’une personne plus âgée. Cependant, la conception selon laquelle le Yôga est destiné au troisième âge est erronée. Cela ne peut fonctionner que si le pratiquant est en excellente forme physique. “Le Yôga exige une vitalité, une énergie et une force totales. La meilleure période pour la pratique du Yôga se situe entre 20 et 40 ans” (Docteur Swami Sivánanda, 1887-1963, philosophe et enseignant du Yôga). Il ajoute : “Il ne faut pas pratiquer le Yôga quand on souffre [ … ] d’une autre maladie ou lorsqu’on se trouve déprimé [ … ].
9) En Inde, le Yôga est réservé aux hommes.
Dans de nombreuses écoles traditionnelles, en Inde, seuls les hommes pratiquent le Yôga. Dans ces entités, pour cent pratiquants, on trouve tout au plus une femme indienne. Beaucoup d’ashrams ne les acceptent tout simplement pas. “Le Yôga, c’est pour les hommes“, disent-ils. On ne trouve que plus de femmes – et ce sont souvent elles qui dirigent l’école ! – dans les établissements d’influence tantrique qui sont peu nombreux.
En Occident, les femmes sont très bien acceptées. Dans notre cas, nous suivons l’ancienne tradition dravidienne, qui était matriarcale. C’est pourquoi nous avons beaucoup de femmes parmi les membres, les professeurs et les directeurs.
10) Le Yôga n’est pas une thérapie.
Depuis des décennies, nous exhortons les médecins et les psychologues à ne pas envoyer les patients malades vers la pratique du Yôga, surtout ceux qui ont des problèmes psychologiques, psychiatriques et neurologiques, car un vrai Yôga pourrait les aggraver. Nous veillons donc à ce que le praticien en soit conscient par l’étude de nos livres.
Ces dix points ne sont que quelques-uns des éléments avec lesquels nous cherchons à restaurer l’image de l’ancien Yôga. Les enseignants du 20ème siècle n’aimaient pas du tout cela, car beaucoup de ce que nous disions nuisait à leurs affaires. Heureusement, les enseignants du 21e siècle nous seront très reconnaissants d’avoir eu le courage de lutter contre les déformations de l’image légitime de cette philosophie !
Inspiré d’un texte du Professeur DeRose. Rédigé par Jean-Pierre Meneux.