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Qu’est-ce que le Pránáyáma ?
Le mot pránáyáma dérive de deux termes sanskrits : prána, qui signifie souffle, force vitale, respiration, énergie, vitalité, et ayáma, qui signifie expansion, extension, intensité, propagation. Le pránáyáma est donc le processus par lequel la force vitale se développe et s’intensifie.
Une autre définition permet de préciser la nature de ce processus. En effet, pránáyáma dérive aussi du terme yama, qui signifie rétention, pause. Ainsi, il est possible de traduire pránáyáma par la maîtrise de la bioénergie, à l’aide de techniques respiratoires.
Dans notre méthode, nous définissons le Pránáyáma comme l’expansion de la bioénergie grâce à la respiration.
Qu’est-ce que le prána ?
Dans toutes les shástras (écritures), prána est toujours associé à la force vitale, à l’énergie et au pouvoir, mais il convient de noter que ce terme a deux aspects : le cosmique (brahmánda) et l’individuel (pindánda). Tout ce qui existe dans l’univers, qu’il soit animal, végétal ou minéral, est composé d’atomes. Ceux-ci sont remplis d’énergie. Par conséquent, tout ce qui existe est de l’énergie.
Le prána comprend toutes les formes d’énergie existantes : l’énergie contenue dans les particules atomiques et les forces élémentaires de la nature (lumière, chaleur, magnétisme, électricité, gravité). Le volume de prána circulant dans le corps détermine le degré de vitalité de chaque individu. Les organes d’absorption du prána sont : la peau, la langue, le nez et les alvéoles pulmonaires. Nous extrayons cette bioénergie du soleil, des aliments que nous mangeons, de l’eau que nous buvons et de l’air que nous respirons. Elle circule dans les nádís, les canaux de la physiologie subtile.
On peut facilement voir le prána par une journée ensoleillée avec un ciel clair. Allongé ou assis, fixez le ciel et restez attentif. Quelques minutes plus tard, vous commencerez à voir de petites sphères de lumière transparentes et brillantes reflétant le bleu du ciel. Utilisez toujours cette image lorsque vous visualisez l’absorption du prána. L’air que nous respirons est un air matériel (sthúla váyu). En prenant conscience de cet air matériel, nous pouvons percevoir et diriger le prána ou air subtil (súkshma váyu). C’est sur cette relation entre l’air dense et l’air subtil que porte le pránáyáma.
Pránáyáma, gestion des émotions et expansion de la conscience
L’expansion du prána commence par la réalisation de certains exercices qui consistent à donner à la respiration un rythme différent de celui qui caractérise l’état de veille, afin de la faire circuler tantôt de manière lente et profonde, tantôt de manière accélérée et vigoureuse, selon l’effet recherché. La raison en est qu’il existe une relation très étroite entre les rythmes respiratoires et les états de conscience. Cette affirmation va bien au-delà de la simple preuve que, par exemple, le rythme de la respiration d’une personne concentrée diminue naturellement, tandis qu’une personne soumise à une situation de stress respirera de manière superficielle et agitée.
Il existe quatre états (vastha) de conscience très différents, outre le samádhi : l’état de veille (jágrat) ou conscience habituelle (qui est celle que vous utilisez probablement en ce moment, en lisant cet article) ; le sommeil (swapna) et le sommeil sans rêve (sushupti), dans lesquels l’activité consciente se poursuit, bien que régie par d’autres lois que celles employées pendant la veille; et, pour finir, ce qu’on appelle le turíyavastha (quatrième état), immédiatement avant le samádhi.
Par le pránáyáma, en prolongeant de plus en plus l’inspiration, l’expiration et les rétentions, le yôgin peut pénétrer dans toutes ces modalités de la conscience. En maintenant la continuité de son attention, le praticien expérimente les états de sommeil et de rêve sans renoncer à sa lucidité. Il parvient ainsi à la concentration et à l’unification de ses pensées dans le quatrième état, ce qui lui donnera accès à la méditation (dhyána) et, ensuite, à l’état d’hyperlucidité (samádhi).
Certains yôgins, aux stades les plus avancés de la sádhana (pratique quotidienne), s’induisent eux-mêmes des états dans lesquels la respiration et les battements du cœur diminuent jusqu’à devenir pratiquement imperceptibles. C’est le résultat de la concentration et de l’entraînement.
Voici les exercices de respirations (pránáyáma) les plus courants
(cités dans le Traité de Yôga du Professeur DeRose)
Nom en sanskrit | Traduction en français |
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adhama pránáyáma; | Respiration abdominale sans rythme ni contraction |
bandha adhama pránáyáma; | Respiration abdominale sans rythme et avec contraction |
kumbhaka adhama pránáyáma; | Respiration abdominale avec rythme et sans contraction |
bandha kumbhaka adhama pránáyáma; | Respiration abdominale avec rythme et avec contraction |
rája pránáyáma; | Respiration complète sans rythme ni contraction |
bandha pránáyáma; | Respiration complète sans rythme et avec contraction |
kumbhaka pránáyáma; | Respiration complète avec rythme et sans contraction |
bandha kumbhaka pránáyáma; | Respiration complète avec rythme et avec contraction |
vamah krama pránáyáma; | Respiration complète, alternée et sans rythme |
sukha púrvaka pránáyáma; | Respiration complète, alternée et avec rythme |
Débutez vos exercice de pránáyáma par la technique suivante : chaturanga pránánáyama – respiration carrée ou quaternaire
Asseyez vous dans une position confortable avec le dos droit.
Inspirez de la façon la plus profonde possible en comptant 4 secondes.
Gardez les poumons pleins pendant 4 secondes.
Expirez tout l’air en comptant 4 secondes.
Restez sans air pendant 4 secondes.
Répétez plusieurs cycles complets pendant quelques minutes pour ressentir les premiers effets sur vos émotions et votre concentration.
Essayez de rester détendu pendant tout le cycle respiratoire.